XENOPHOBIE

perversion ou délinquance institutionnalisée ?

Editions Rotex-Service, Fribourg 2009

Serait-il nouveau d'entendre parler du «syndrome du huitième mois»? C'est le moment où le petit enfant réagit par des pleurs, à l'approche d'un visage non familier. La peur de l'autre en tant qu'étranger commence à germer dans un psyché fragile, mais au fur et à mesure, subit une transformation le long de sa croissance, grâce à la culture. Néanmoins, plusieurs psychismes restent tarés et ratent le tournant de leur parcours. Insérées au sein de la communauté institutionnelle d'une cité topographiquement désignée, ces potentialités deviennent des susceptibilités dangereuses dans la dynamique fondamentale de l'élan politique. Elles incarnent le charisme de la marginalisation des autres dans leurs particularités et se manifestent en rassembleurs des sensibilités similaires. C'est là que l'institution s'arme des xénophobes et, sans le savoir, sert comme appât d'une perversité délinquante organisée de manière contextuelle.

L'intelligence de toutes les démocraties est, de près ou de loin, avilie par la servilité cachée dans le traumatisme des individus, masquée vis-à-vis de soi-même et de leurs propres misères humaines. Pourquoi la faim, pourquoi les guerres, pourquoi le tourisme de la pédophilie et tant d'autres pourquoi, auxquels nous ne trouvons pas une réponse satisfaisante. On nous a fait miroiter que le colonialisme et, pire encore, le néocolonialisme sous toutes ses formes sont un vecteur de la civilisation. L'expérience montre qu'aujourd'hui, les vieilles démocraties se constituent en un vaste marché des puissants qui se protègent les uns les autres au sein d'immenses cercles hermétiquement fermés. Elles inventent des mécanismes ponctuels pour sucer et ruiner davantage les plus pauvres. Ce comportement manifeste l'expression par excellence de la xénophobie institutionnalisé qui nous interpelle.